Opticien en ligne


3 JUIN 2010

Les ventes sur le net jettent le trouble


Des lunettes à prix low-cost sur le net. C’est la nouvelle offre qui vient chambouler le marché de l’optique. Les opticiens traditionnels préparent la riposte.


Des sites internet de ventes de lunettes complètes (montures et verres) sont apparus l’an passé en France, comme direct optic ou happyview. Les clients bénéficient des mêmes remboursements que dans les magasins, à condition que les sites possèdent un opticien dans leur équipe. De quoi irriter les praticiens ayant pignon sur rue, qui n’ont pas vu le coup arriver. Le 20 mai dernier, le site easy-verres a contourné le problème en s’associant à 600 opticiens. Il propose l’achat en ligne de verres correcteurs (achat lunettes en ligne) , à faire ensuite monter sur une paire de lunettes par un professionnel en magasin. Quelque 600 opticiens (sur les 10.500), en majorité des indépendants, sont partenaires du site. Ce n’est pas plus compliqué que pour un billet de train! Le client recopie sur le site les données de son ordonnance et choisit ses verres. Une fois ces derniers livrés, il se rend chez l’opticien partenaire du réseau pour choisir la monture et faire monter les verres.


40 % d’économies

Easy-verres promet jusqu’à 40% d’économie. Sur d’autres sites, qui vendent aussi les montures, il est même possible d’essayer « virtuellement » les lunettes de vue en ligne en chargeant sa photo sur l’écran. Phénomène inéluctable La riposte s’organise. Le Syndicat des opticiens sous enseigne (Synope), qui regroupe nombre de grandes enseignes (Alain Afflelou, Optic 2000, Krys...), dénonce un flou juridique et un risque pour la santé publique. La déléguée générale du Synope, Alexandra Duvauchelle, revendique « un contact physique obligatoire avec un opticien », ne serait-ce que pour la prise de mesures ou le centrage des verres. L’Union des opticiens (UDO) reconnaît que le développement de la vente à distance est inéluctable. Plutôt que de s’y opposer, le syndicat préfère l’encadrer. De son côté, l’UFC-Que Choisir déconseille d’acheter en ligne des verres progressifs.


Pas tous les verres

« Nous ne vendons pas tous les verres, notamment les verres personnalisés ou au calibre pour des corrections très fortes », explique Jean Polier, le président co-fondateur d’easy-verres. Selon le magazine Bien Vu, 5% des Français seraient déjà prêts à acheter leurs lunettes correctrices sur internet : ce qui représente deux millions de clients potentiels. Les grands distributeurs traditionnels fourbissent leurs armes. Krys va ainsi passer à la vente en ligne d’ici la fin de l’année, tout en s’appuyant sur son réseau de magasins. La Commission de Bruxelles, favorable à davantage de libéralisation, a demandé à la France de modifier sa législation. Le ministère de la Santé planche sur le dossier.


Conventionnement

D’ores et déjà, les lunettes et verres vendus sur plusieurs sites conventionnés sont remboursés par la Sécurité sociale et par la majorité des mutuelles qui, sans doute, n’en demandaient pas tant. Le ministère de la Santé indique que le conventionnement des sites passe par plusieurs critères comme l’obligation d’une ordonnance médicale et la présence d’un opticien. Acheter des lunettes sur internet n’est déjà plus une vue de l’esprit.




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François (en pause)
Conseiller Easy-verres