E-opticien

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3 DECEMBRE 2010

Easy-verres.com: l’e-opticien qui mise sur la transparence

Très rentable, le marché de l’optique ne connaît pas la crise et attire bien des convoitises. Un mouvement agite pourtant le secteur depuis plus de deux ans: l’arrivée des e-opticiens (opticien internet), qui proposent les mêmes produits sur internet: montures, verres et lentilles à prix cassés. Parmi eux, Easy-verres.com et son modèle innovant.



Vendre des verres de lunettes sur le net moins cher que chez l’opticien : c’est le pari du site Easy-verres.com, lancé il y a un peu plus d’un an. Il aura fallu du temps, et une procédure d’infraction lancée contre la France par la Commission Européenne, le 18 septembre 2008, pour que soit autorisée la vente en ligne de produits d’optique-lunetterie. Depuis cette ouverture à la libre concurrence, un marché- considérable- s’est ouvert.



Désormais, pour vendre des produits d’optiques sur le net, il suffit d’obtenir l’agréement, indispensable, de la Sécurité Sociale, et de recruter un opticien diplômé. Seize sites français ont déjà rempli ces conditions. Happyview, le pionnier de la vente de « lunettes complètes », lancé en 2009, prévoit déjà 1.8 millions de chiffre d’affaires pour l’exercice 2010-2011…



Pourtant, le montage des lunettes, plus particulièrement les montures équipées de verres progressifs, n’est pas évident ; et les sites de « lunettes complètes » proposent de prendre les mesures soi-même, et de se faire livrer directement sans aucun contact avec des professionnels. Ces réglages approximatifs peuvent engendrer des problèmes de santé: maux de tête, des infections oculaires…



Les lunettes en kit

Conscient de ces risques, un de ces aventuriers du net, la SAS Optic Neo et son site Easy-verres.com, a créé un concept original : une plate-forme de e-commerce proposant la vente et la livraison de verres non taillés, en s’appuyant sur un réseau d’opticiens partenaires en France.



A l’origine de ce modèle hybride, son fondateur Jean Polier (35 ans) a une trajectoire peu commune: pilote de chasse pendant 9 ans, il intègre ensuite l’Insead, où il rencontre son futur associé Fadi Farah. Puis il devient trader. Après 4 ans dans des salles de marché, il décide, en découvrant la facture exhorbitante de son père qui vient de s’acheter une paire de lunettes, de lancer sa boutique en ligne, et de vendre moins cher!



Son constat de départ est simple: l’opticien n’est pas réputé pour la transparence de ses tarifs, à l’inverse de ce que permet le net. Il décide alors de "dupliquer le modèle de la vente de pneus sur internet", dit modèle de pièces et main d’œuvre, « et le transposer aux lunettes ».



Après avoir obtenu l’agrément de la Sécu et embauché son opticien, il organise son « coming out » en convoquant des professionnels et des journalistes du secteur pour une conférence de presse, en novembre 2009. De nombreux opticiens sont séduits et s’inscrivent en ligne, attirés par la perspective d’obtenir des nouveaux clients ‘à moindre effort’ !



Son réseau de partenaires s’élargit peu à peu, et regroupe aujourd’hui 643 opticiens à travers toute la France, « soit à peu près la taille du réseau Afflelou ». Unique en son genre Easy-verres.com vend et livre à domicile les verres non taillés, et laisse le soin aux professionnels de monter et d’ajuster les lunettes pour ses clients. « Les opticiens classiques font 60 % de marges à la revente du verre, nous sommes à peu près à 25 % », confie Jean Polier. Avec cette formule, les clients d’Easyverres payent leurs verres environ 40 % moins cher.



Des retours positifs, une fréquentation qui monte en flèche

Aujourd’hui les relations avec le ministère de la santé sont bonnes : « ils sont même en réflexion pour étendre notre modèle à la vente de médicaments » ! confie Jean Polier, mais ils attendent une clarification de la règlementation de la vente en ligne de produits de lunetterie, qui permettra de peaufiner la stratégie du groupe.



Jean Polier est enthousiaste car le nombre de visiteurs du site est en constante augmentation, mais il reste conscient des efforts à accomplir : « Il faut améliorer notre taux de transformation (ndlr : nombre d’achats rapporté au nombre de visiteurs du site) c’est l’objectif à court terme ». Renforcer la stratégie marketing: améliorer le site (ergonomie, présentation) et le référencement… A moyen terme, Easy-verre compte multiplier les partenariats avec les mutuelles complémentaires, dont « 15 % de l’activité dépend de l’optique », et à plus long terme, travailler avec les ophtalmologistes, « un levier important » car en contact direct avec les clients potentiels d’Easy-verres.



Discret sur les résultats actuels de sa SAS, Jean Polier est confiant. Une (bonne) affaire à suivre…!



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François (en pause)
Conseiller Easy-verres